«Le Gouvernement de la République du Mali a le
profond regret d’informer que les paisibles populations des villages de
Diallassougou, Dianwélé, Deguessagou et environs dans le Cercle de Bankass ont
fait l’objet d’attaques terroristes lâches et barbares dans la nuit du 18 au 19
juin 2022. Le bilan fait état de 132 civils froidement tués par les combattants
de la Katiba de Macina de Amadou Kouffa dont plusieurs parmi les auteurs ont
été formellement identifiés.»
L’information officielle, datée de ce lundi, qui impute ses
massacres sans commune mesure aux combattants de la katiba Macina, membre du
Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), lui-même lié à Al Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi), ne fait cependant pas cas des deux morts, dans
l’attaque, ce lundi, toujours dans la région de Bandiagara, dans l’attaque des
chasseurs traditionnels dozo, du poste de Djiguibombo. De même, le communiqué
gouvernemental passe curieusement sous silence, la mort d’un casque bleu, ce
dimanche, à Kidal, dans l’explosion d’une mine, alors que les discussions font
rage sur le renouvellement du mandat de la Minusma, la mission onusienne pour
le maintien de la paix au Mali. Le gouvernement de la Transition se contente de
condamner ces assauts meurtriers contre des populations civiles avec la
promesse ferme d’en retrouver les auteurs et de les traduire en justice.
Ainsi donc, les tueries de masse ont toujours cours au Mali,
malgré la présence des éléments de la société de sécurité privée russe Wagner
qui sont portés aux nues par la junte militaire au pouvoir au Mali, après leur
divorce avec les forces française Barkhane et européennes Takuba, qui elles ont
été vouées aux gémonies, et déclarées non grata sur les berges du Djoliba. Les
hommes de Wagner sont-ils réellement en grève pour rémunérations impayées de la
part de l’Etat malien, comme écrit par un confrère panafricain? Ce sont donc
les organisations de défense des droits de l’homme et la Minusma qui ont
raison, elles qui, dans leurs différents rapports ne cessent de dénoncer des
attaques meurtrières contre les populations civiles et des atteintes à leurs
droits les plus élémentaires.
Les putschistes qui ont déserté les camps militaires et qui
ont préféré les palais feutrés au front, où ils doivent assurer la protection
des populations dont l’argent à servi à leur formation, sont davantage occupés
à défendre ce pouvoir qu’ils ont arraché par les armes, un certain 18 août
2020. Et comme si leur entêtement, envers et contre tous à prolonger leur
séjour au palais présidentiel qu’ils ont nettoyé d’un pouvoir démocratiquement
élu ne suffisait pas, ils ont retiré leur pays du G5 Sahel, la force conjointe
qu’ils formaient avec le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie.
Pire, faisant prospérer dans un dessein à peine voilé de défense d’intérêts
personnels et égoïstes, un sentiment anti-occident qui leur sert de programme
de gouvernance, les maîtres militaires de Bamako sont devenus répulsifs à tout
partenariat avec des Etats reconnus comme tels.
Et pendant qu’ils se sont qui se sont érigés en sauveurs,
s’accrochant au pouvoir dans la capitale, toilettant la loi fondamentale sur
mesure, dans l’objectif de s’assurer amnistie et protection après leurs
forfaitures, les putschistes abandonnent les populations à leur triste sort.
Ils s’organisent même une virginité par les urnes grâce à cette mesure
constitutionnelle qui permet au militaire qui veut se présenter aux élections,
de démissionner, quatre petits mois avant. C’est certain, le colonel Assimi
Goïta et ses affidés, ne cachent plus leurs intentions, donnant, une fois de
plus raison au président nigérien. La vérité de Mohamed Bazoum est là, implacable:
les militaires, sont loin d’être une digue contre les attaques armées et,
encore moins une assurance tout-risque pour la gouvernance et la démocratie.
Ainsi, Barkhane a-t-elle à peine bouclé l’avant-dernière
étape de son départ du Mali, en remettant les clés de la base militaire de
Ménaka, que les terroristes se sentent, de nouveau, pousser l’adrénaline
mortifère en eux. Faut-il craindre le chaos pour le Sahel avec le retrait de
Barkhane? En tout cas, les regrets sont bien là!
WS