Le président sud-africain a bien une chance de pendu! Et il peut retrouver
le sourire, car de toute évidence, le ciel ne lui tombera pas sur la tête! Ce
qui est certain, pas dans l’immédiat! Lui qui a frôlé la destitution par un
vote à l’Assemblée nationale le 13 décembre dernier, a été réélu, ce lundi 19
décembre 2022, à la tête de l’ANC, le mythique Congrès national africain, le
parti au pouvoir. Est-ce une manière pour son parti et ses affidés de
mettre des barricades autour de Cyril Ramaphosa qui est désormais dans le
viseur de la justice? Comme son prédécesseur Jacob Zuma, empêtré dans des
affaires de corruption et emporté par elles alors qu’il était le tout puissant
patron du parti au pouvoir? En tous cas, le chef de l’ANC a bénéficié de la
confiance de membres de sa famille politique qui l’ont réélu, ce lundi, à la présidence
du parti au pouvoir. Cependant, il doit apporter la preuve de son innocence à
ses camardes de parti, afin de ramener la confiance dans les rangs. Mais ça,
c’est un autre débat!
Le dirigeant de la Nation
arc-en-ciel l’a emporté avec 2 476 voix contre 1 897 pour son adversaire, son
ancien ministre de la Santé, Zweli Mkhize. L’écart était loin d’être abyssal,
preuve que l’opération sauvetage du soldat Cyril n’a pas été des plus simples.
La sérénité n’est donc pas, en ces moments de tempête à l’ANC, la chose la
mieux partagée autour du président qui a même dû avoir recours à des alliances
avec le diable. La mer n’est donc pas au calme plat même si elle connaît
peut-être juste une accalmie, qui il faut le reconnaître, peut être de courte,
si l’essai n’est pas vite transformé en paix des braves.
Le président demeure embarrassé
par ce scandale au parfum de corruption dit de l’affaire Phala Phala. Il est en
effet accusé d’avoir gardé chez lui des liasses d’argent sale, préférant
étouffer l’affaire quand des intrus ont dérobé ce pactole aux origines
douteuses, lors d’un cambriolage en 2020. Si cette confiance renouvelée des
délégués de l’ANC place Cyril Ramaphosa en pôle position pour un second mandat
à la tête du pays en cas de victoire du parti historique aux élections
générales en 2024, il faut cependant craindre pour l’ANC que l’histoire se
répète, ramenant à la surface les mêmes causes qui ont produit les mêmes effets
ayant emporté le Vieux Zuma.
Ironie du sort, c’est le
principal accusateur de Jacob Zuma qui, aura, aujourd’hui, excellé dans le même
art que lui, si bien sûr la justice confirme les faits. Certes, le président
entrevoit l’avenir avec optimisme et assurance, fort du soutien indéfectible de
ses amis et camarades de parti, mais l’histoire est loin de son épilogue dans
une Afrique du Sud où les affaires rattrapent toujours leurs auteurs! En
attendant, c’est le Madiba national qui doit se retourner dans sa tombe, au vu
de toutes ces affaires qui éclaboussent le parti qu’il a forgé de son sang et
par son exemple et qui, de nos jours, semble avoir perdu de sa pureté et de sa
philosophie originelles!
WS