Guinée: malgré ses paysages somptueux, le pays est toujours en quête d’images

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  • 23 août 2022 12:33

  • Politique

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Il y a des pays qui, sans les avoir visités, impriment déjà en nous une image mentale. Lorsque l’on découvre leurs paysages dans la réalité, ils nous semblent familiers. La Guinée ne fait pas partie de ces pays. Ce ne sont pas les merveilles visuelles qui manquent pourtant : des scènes surréalistes qu’offrent sa capitale, aux richesses naturelles des régions intérieures, la Guinée est un terrain de jeu aux possibilités infinies pour les photographes. Alors comment expliquer ce manque d'images ?

Papa Youssoupha Seck, alias PysPic, a posé ses valises à Conakry : « Je suis d'origine sénégalaise et photographe professionnel. J'ai connu la Guinée en 2013-2014, il y avait ce côté "nature" qui m'avait un peu capté. » Il nous emmène au port de Kaporo qu’il a l’habitude de photographier. « Il y a beaucoup d'endroits, beaucoup de choses à prendre en photo en fait. C'est plein d'inspiration à ciel ouvert, c'est pourquoi moi, tous les jours que je sors pour prendre des photos, j'ai toujours de beaux clichés. Quand je les regarde, que je les revois, je me dis "mais écoute, ce pays, est-ce qu'ils savent qu'ils sont sur une mine d'or ?" »

Des photos disparues

Si le potentiel photographique du pays semble aujourd’hui sous-exploité, ça n’a pas toujours été le cas. Juste après l’indépendance, les arts, la culture sont en pleine expansion. Youssoupha a entrepris de retrouver les grands noms oubliés de la photo guinéenne. « Je demande toujours à croire qu'il y a certains noms de la photographie en Guinée qui existent ou qui existaient qu'on doit découvrir et rencontrer si possible », affirme-t-il.

Cette quête l’a conduit notamment à l’Onacig (l’Office National du Cinéma, de la Vidéo et de la Photo de Guinée).  « On a quelques photos là et puis quelques clichés de la Première République. En Guinée, la Première République est la période la mieux documentée », présente Noël Lamah, directeur général de l'Onacig. Les photos sont entreposées en vrac, dans quatre grands placards. « Avec les mutations et les différents changements que nous avons connus, on a quasiment perdu plus de 90 % du fond documentaire qui existait à l'Onacig. »

Former les nouvelles générations

L’Office est aussi engagé dans la formation de la nouvelle génération. « On a fait venir l'année dernière un photographe malien du nom de Seydou Camara, qui expose un peu par le monde et le terme qu'on avait choisi, c'était "la photo documentaire". Cette formation a abouti à une exposition photo qu'on a appelée "Conakry vue par les photographes de Guinée". » Un catalogue de 75 photos a été établi.

« La troisième phase de cette opération, c'est de créer un site internet qui va héberger toutes ces photos, de sorte que dans le moteur de recherche, lorsqu'on va cliquer des images de Conakry, ce sera le regard des Guinéens sur la Guinée. » Pour que le pays retrouve toute sa diversité, sa complexité, sa beauté à l’image.

Rfi

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